FÉMINITÉS PLURIELLES
Last updated on Thu 8 February, 2018
FÉMINITÉS PLURIELLES
Group Show - Galerie Tanit
February 8 - April 5 2018
- Participating artists -
Shirin ABU SHAQRA
Etel ADNAN
Flavie AUDI
Huguette CALAND
Helen EL KHAL
Tamara EL SAMERRAEI
Simone FATTAL
Chafa GHADDAR
Rania MATAR
Randa MIRZA & Lara TABET
Samia OSSEIRAN
Salwa RAWDA SHOUCAIR
Nada SEHNAOUI
Caroline TABET & Joanna ANDRAOS
Tanya TRABOULSI
Cynthia ZAVEN
Bibi ZOGBÉ
Féminités Plurielles
“ La féminité n’est pas une incompétence, elle n’est pas non plus une compétence” Françoise Giroud, Artiste, écrivaine, Femme politique, Journaliste (1916 - 2003)
Féminités Plurielles est une exposition collective mettant en scène un choix curatorial de dix-neuf artistes modernes et contemporaines à la galerie Tanit. Ce choix tourne autour de plusieurs sujets, de la vie actuelle, abordés, développés et présentés par ces femmes, respectivement, à travers l’unicité de leurs pratiques artistiques. Dans une première partie, des femmes pionnières, ayant poursuivi leur passion vers l’aventure, les voyages, la découverte, à l’époque où ces termes n’étaient pas plus que des rêves inaccessibles. Elles racontent leur trajet à travers leurs peintures, leurs oeuvres. Les fleurs en Argentine, les natures mortes et les populations ethniques de Bibi Zogbé d’une part, les montagnes, les formes et les poèmes d’Etel Adnan, de l’autre, sont témoins de leur nomadisme et de leur parcours entre Proche Orient et Occident.
Les peintures d’Helen el Khal - dont la carrière s’étend du Liban aux Etats Unis - jouant sur la transparence, l’entre-deux des couleurs, se retrouvent confrontées aux oeuvres de Flavie Audi, plusieurs décennies plus tard. Celle-ci présente une spéculation utopique future évoquée par son travail du verre, de sa forme et de sa couleur, nous retrouvons ici le jeu sur transparence.
Cet univers utopique revoit le jour à travers les oeuvres de Samia Osseiran qui, suite à son expérience au Japon dans les années soixante, trace un voyage vers un paysage de rêves et de fantaisies, amplifié par la finesse des textures qui s’étalent sur ses oeuvres. La texture, profondément minutieuse, complexe et provocatrice, émerge dans les oeuvres autobiographique d’Huguette Caland, elle même exploratrice, avantgardiste de l’art érotique dans le monde arabe. Aujourd’hui, les déplacements géographiques mettent en avant les défis du maintien de la relation à distance entre Jeanne et Moreau, exposée dans l’installation photographique de Randa Mirza et Lara Tabet. Celle-ci provoque et pousse à réfléchir dans un monde où la sexualité bascule entre l’intime et le social.
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L’exploration de l’intime se diffuse dans ses contextes variés, soit à travers les rituels de la vie quotidienne que dévoile Tanya Traboulsi dans sa série « Seule », ou dans les secrets des adolescentes, rigoureusement scrutés par Rania Matar, où se manifestent pudeur et sexualité, contextualisant le chemin de la recherche de soi. De son coté, Tamara el Samerraei reconnait l’analyse de soi de part son travail duquel s’émane une poésie flottante entre l’ardu et la sensualité. Cette même poésie se retrouve dans l’extrême sensibilité à l’absence et la révélation que décrivent les tirages photographiques de Caroline Tabet et Joanna Andraos dans leur série « 290 Rue du Liban ». Maitresse de la poésie et du lyrisme, Simone Fattal, pour sa part, façonne la matière, accentuant les surfaces rugueuses de ses sculptures en grés chamotté, les garnissant de proverbes incisés. Parallèlement, Chafa Ghaddar, prêtresse des chantiers de constructions, manipule la matière, les étendues et les textures en créant des compositions juxtaposées, grenues soit-elles de part leur nature, qui mettent en avant les reliques d’expériences effacées. Ceci crée, d’autre part, un contraste face à l’oeuvre sculpturale de Salwa Rawda Choucair ; aux façades lisses et gracieuses s’ajoute une dimension autre mariant beauté et élégance à l’art constructif où couleurs et formes sont unies par leurs caractères intrinsèques dans une expression suprême de rapports scientifiques et biologiques.
Les morphologies, le pathologique et l’hybride, immiscé dans les figurines mythiques et fantastiques sont à l’origine de l’oeuvre de Shirin Abu Shaqra. Une installation sonore et sculpturale portrayant un personnage féminin, Hayat, par sa grâce et son glamour, la valise à la main, se présente voyageuse, à la recherche de nouveaux horizons. Des passagers vers des destinations inconnues chez Cynthia Zaven qui allie une méticuleuse composition sonore à des films d’archives de famille, ouvrent des brèches vers des univers où réminiscences et science fiction se rejoignent. Tissée dans les fragments visuels d’une memoire déconstruite, l’enfance y est perçue comme témoin d’un temps non dépourvu de chaos et bouleversements. Ces réalités, ce chaos politique, sont une partie intégrale de la pratique artistique de Nada Sehnaoui obsessionnellement marquée par l’injustice des conflits interlibanais qui la hantent et nous hantent jusqu’à ce jour. Le voyage, somme toute, pourrait être le fil conducteur qui, in fine, lie ces femmes artistes dans le cadre de l’espace déterminé de la galerie Tanit.